Le «patenteux» distrait

Une petite anecdote… qui m’est arrivée dimanche.

Fils d’un paternel mécanicien, j’ai toujours cultivé un petit côté bricoleur. Lorsque quelque chose brise, j’ai tendance, dans la mesure du possible, à chercher à effectuer la réparation (ou si c’est au-delà de mes capacités à le faire réparer) plutôt que de remplacer l’objet. Je sais, les magasins ne m’aiment pas particulièrement… Et parfois, je paie plus cher que pour un article de remplacement, comme par exemple le magnétoscope que m’a donné mon père, qui m’a coûté trois fois le prix d’un neuf en réparation. Mais je ne pouvais me résoudre à jeter un appareil qui avait coûté 800$ à l’achat en 1991! Dire qu’il n’est présentement branché à rien! Bon… revenons à avant-hier.

Je possède le même fer à repasser depuis 1994. Un Philips «Comfort 400» acheté au magasin Eaton du Centre Rideau à Ottawa; c’est tout dire! Il est utilisé toutes les semaines et depuis que je l’ai, je n’ai eu à le réparer qu’une seule fois: l’un des fils à l’intérieur avait séché, causant un court-circuit. Ça se produit assez souvent dans ces appareils. Un petit raccourcissement du cordon d’alimentation, puis j’ai rebranché le tout, et voilà! Ça doit faire une dizaine d’années que je l’utilise depuis. Ce fer m’a suivi d’Ottawa à Québec, puis à Montréal, Amos, Longueuil et Gatineau, avant d’aboutir ici.

Je branche donc l’appareil dimanche, après avoir terminé la lessive. «Clic», puis plus rien. La lampe témoin indiquant que le fer se réchauffe reste éteinte, et le fer reste froid. J’attends un peu; toujours rien. Bon… Je passe à l’atelier chercher le tournevis et les pinces d’électricien.

Je débranche le tout, vide l’eau, puis ouvre le pied du fer. Les fils ont pourtant l’air en bon état; pas de bout de fil dénudé comme la dernière fois. De plus, le fer n’avait donné aucun signe avant-coureur, contrairement à la fois précédente, où il avait signifié son intention de ne plus fonctionner un peu à l’avance en ayant des ratés. Je me dis que la chose est peut-être invisible. Re-raccourcissement (10cm environ), puis re-branchement. Toujours rien… Un avantage: le fil ne traîne plus par terre quand je repasse, ce qui a failli être catastrophique à quelques reprises.

Peut-être y a-t-il un problème plus profond. Je dévisse donc la semelle et j’ouvre le corps de l’appareil… C’est alors que j’avise le cadran de réglage de température… que je n’avais pas tourné. Là, franchement, j’avais envie de me joindre à mes pareilles et de me servir en macaroni accompagné de sauce bolognaise. Le fer n’avait rien après tout; j’avais tout bonnement oublié de régler la température et il était donc «éteint». C’est ce qui arrive quand on est «patenteux» et distrait en même temps et que le dernier prend le dessus sur le premier.

Cette histoire n’en serait qu’une de stupidité humaine n’eût été de ce que j’ai trouvé à l’intérieur du fer en l’ouvrant: il y avait là suffisamment de mousse pour me tricoter un chandail pour l’hiver prochain. C’est fou ce qui s’accumule entre le corps d’un fer et sa semelle chauffante! Quelques coups d’air comprimé ont rapidement réglé le problème… J’ai remonté le fer, qui fonctionne à merveille. À quelque chose malheur est bon: il est maintenant propre pour les prochaines 14 années… Il ne me reste plus qu’à le décalcifier, ce que je ferai ce printemps.

Est-ce que ça vous arrive, à vous, des nouilleries pareilles?