Ce n’est pas pas manque de matériel que j’ai peu écrit ces derniers jours, mais bien par manque de temps. En voici justement un exemple: le lundi 11 octobre était la fête de l’Action de grâces au Canada. Jour férié apprécié de tout le monde, il donne lieu à des rassemblements familiaux un peu partout et met à l’honneur les fruits de la terre à l’automne, notamment la dinde.
Nous n’avions pas prévu recevoir d’invités, donc nous nous étions dotés d’une modeste dinde de 11,45 kg que nous voulions faire cuire principalement pour la tonne de viande que nous pourrions en retirer (en fait, six litres bien comptés!). Comme l’apparence était moins importante, nous avions donc acheté une dinde à rabais, étiquetée «catégorie Canada Utilité» (qui coûtait le tiers du prix d’un dindon de poids comparable de catégorie Canada A). Bon. Je m’attendais à ce que l’oiseau ne soit pas parfait, mais comme on peut le voir sur la photo, son dos tel que révélé à l’ouverture de l’emballage laissait penser que l’oiseau avait dû subir (on l’espère que cela a été après son abattage!) quelques meurtrissures. Qu’à cela ne tienne, nous allions faire contre mauvaise fortune bon cœur et faire notre possible pour que la viande de la poitrine ne sèche pas trop à la cuisson.
Et pourquoi pas, pendant qu’on y est, assaisonner généreusement la viande de romarin frais qui n’attendait que ça au jardin.
Une fois assaisonnée (et farcie, j’y arrive), j’ai donc bardé le dos de l’oiseau de lanières de bacon. J’ai ensuite badigeonné le tout d’huile d’olive.
Il a bien fallu arroser la dinde à quelques reprises durant sa cuisson, ce qui nous permet également de constater que la pauvre n’avait pas perdu que la peau de son dos lacéré; elle n’avait pas d’ailes. Cela me dérangeait bien peu pour la viande, mais ça aurait ajouté au bouillon.
Ma farce reprend une recette héritée de ma mère. Elle est à base de pommes de terres et non de pain, comme c’est souvent le cas. Personnellement, je trouve ça bien meilleur et moins sec.
On commence donc par faire cuire des pommes de terre que l’on pile avec du beurre. On ajoute du sel et des assaisonnements au goût, ainsi que du lait pour en faire de bonnes vieilles pommes de terre en purée.
Pendant la cuisson des pommes de terre, on fait cuire de la viande hachée avec de l’oignon et de l’ail finement hachés. On assaisonne de sauce Worcestershire et d’herbes au goût. Quand le menu inclut également des tourtières, j’utilise tout simplement la même viande, mais ce n’était pas le cas cette fois. On hache ensuite de l’oignon vert.
On mélange ensuite purée de pommes de terre, viande et oignons verts, on laisse refroidir et on remplit les deux cavités de l’oiseau avec ce mélange.
Pour accompagner la dinde, j’ai préparé une simple béchamel assaisonnée avec le jus de cuisson de la dinde, ce qui a donné une belle teinte dorée et un goût relevé à la sauce.
Sur la photo en tête de cet article, on constate qu’il y avait également des carottes et des betteraves en accompagnement. Elles provenaient de notre jardin, d’où je venais de les extirper pendant que la dinde cuisait. Par la suite, j’ai retourné la terre en y incorporant les restes végétaux, notamment mes pauvres légumes qui avaient gelé sur pied à la mi-septembre. Les quelques centaines de carottes étaient en belle forme et j’avais cinq ou six petites betteraves. Je les ai simplement ébouillantées dans de l’eau diluée de jus d’orange, puis, après les avoir égouttées, j’ai ajouté une belle noix de beurre sur les légumes chauds, puis j’ai servi.
Mais ce n’était pas tout. Oyaté avait envie de croustades de pommes… Il faut dire qu’il m’a beaucoup aidé durant la journée… en plus de prendre toutes les photos qui illustrent cet article.
Après avoir épluché des pommes puis les avoir coupées en quartier, nous les avons mélangées à du beurre, de la cassonade, de la cannelle et de la muscade. Nous avons ensuite versé le tout dans deux moules à tarte, dont l’un était garni d’une croûte (l’autre aurait dû bénéficier également d’une telle garniture, mais il y a eu désastre en la demeure… et je n’ai pas eu le courage de recommencer.
Je n’ai eu aucune difficulté à préparer la «croûte» supérieure, faite de parties égales de flocons d’avoine, de cassonade et de farine tout-usage mélangées à du beurre ramolli.
On enfourne à 450°F (225°C) jusqu’à ce que la maison embaume… une trentaine de minutes.
Pendant ce temps, j’avais des copies à corriger… qui attendaient, et un bouillon se faisait doucement aller que nous avons filtré avant d’aller au lit.
