A Cut Above

J’essaie généralement d’éviter l’anglais dans ce blogue, mais je n’arrivais pas à trouver un titre intéressant en français, alors que l’expression anglaise, ici, a le double-sens tout indiqué pour la circonstance. Si l’anglais n’est pas votre ami, a cut above a le sens de «une coche au-dessus», au sens de passer au niveau supérieur… et bien entendu, cut signifie «couper».

Sur la photo, vous pouvez voir, en haut, mon couteau «de chef» de dix pouces (26 cm) acheté en 1995, alors que j’étais étudiant à la maîtrise et que je commençais à peine à cuisiner un peu sérieusement. Je trouvais alors que les couteaux bon-marché dont je m’étais accommodé jusque là remplissaient de moins en moins adéquatement leur fonction. Tenté, irrésistiblement, par un solde à 50% sur ces couteaux Wüsthof de la (maintenant défunte) série Grand-Prix, je me suis payé la traite. Et je ne l’ai jamais regretté. La série complète disponible alors incluait une panoplie d’instruments dont je ne me suis éventuellement procuré qu’un couteau à découper (4527 – carving knife), un couteau à dépecer (4606 — boning knife), un couteau à pain (4157- large bread knife) et le fusil (4477 – sharpening steel). Je me suis également doté plus tard d’un couperet (non illustré):

Et j’ai aussi conservé, on le voit, le dépliant publicitaire, qui est toujours dans un état impeccable… Je l’avoue, ça me surprend moi même! C’était en partie parce que la description du couteau de chef m’amusait particulièrement et me fait encore sourire:

Le gros plan vous permet également d’apprécier ce qui, en vingt-six ans, a changé dans mon couteau: la lame n’a plus exactement le profil arrondi qui était le sien et, à force d’usage presque quotidien et d’aiguisages à l’avenant, elle avait pris une forme qui commençait à être décidément concave à environ 2 cm de la mitre / garde. Depuis environ cinq ans, l’affûtage était devenu de plus en plus difficile, simplement parce que plus on aiguise un couteau, plus on mord dans une partie qui s’élargit, puisque le profil de la lame est triangulaire. La concavité rendait aussi plus difficile certaines opérations requérant la partie «ventrue» de la lame, comme par exemple, le mouvement requis pour hacher des fines herbes, simplement parce qu’une partie de la lame n’entrait plus en contact avec la planche à découper.

Il était donc temps de trouver à mon plus fidèle outil de travail un successeur. Les ventes à mi-prix n’ayant plus lieu, il m’a fallu mordre un peu plus vigoureusement dans ma carte de crédit pour en extirper les fonds nécessaires à ce nouveau couteau de la série «classique» de la même marque. Les dimensions sont les mêmes: lame de 10 pouces (26 cm) et en théorie seul le manche est vraiment différent. Cependant, cela ne fait que renforcer le contraste entre l’ancien et le nouveau.

Sans compter l’expérience de coupe qui est radicalement différente. J’avais oublié ce que c’était de travailler avec une lame vraiment affûtée. Quel plaisir! Et mon poignet qui n’a plus à forcer pour couper et hacher des oignons, sans compter que la lame ne glisse plus: elle tranche. Quel plaisir! J’ai aussi profité de l’occasion pour faire redresser le fil des lames de mon ancien couteau de chef parce qu’on me l’a offert gratuitement… ainsi que de mon couteau à découper. On m’a même offert de relever le défi de réaffûter mon couteau à pain qui décidément ne remplissait plus son office de manière adéquate et le résultat est splendide et m’évitera de devoir en acheter un nouveau! En passant, je suis loin d’avoir même envie de me procurer toute la ligne: j’ai amplement ce qui me suffit avec, en sus des couteaux ci-haut mentionnés, quelques petits couteaux d’office pour les tâches délicates.

Bon… Il fait un peu chaud pour passer de longues heures à la cuisine, mais il faut quand même bouffer, et si on veut suer un peu moins, les bons outils sont essentiels!

Variations sur Challah

La challah, ce magnifique pain tressé dont j’ai partagé ici la recette (et là une variation en petits pains) peut évidemment se présenter autrement qu’en grosse brioche tressée. Si agréable que ce soit. Le tressage prend un certain temps et, selon les circonstances, l’on peut vouloir un pain de facture plus traditionnelle.

C’est possible:

Je me suis amusé, il y a quelques jours, à préparer autrement la chose. Il suffit, après la première levée, de diviser la pâte en quatre parts égales et de se servir de moules à pains. J’ai utilisé ceux de plus petit format que ceux avec lequel je prépare habituellement le pain de mie que nous mangeons au déjeuner: ils mesurent environ huit par vingt centimètres à la base; ce sont les moules « standards » en Amérique du Nord. J’ai ainsi tressé une challah régulière (à droite) et une autre que j’ai mise dans un moule (à gauche). J’ai ensuite roulé une portion comme pour un pain régulier (le deuxième à partir de gauche) et enfin préparé le dernier quart en huit petites portions que j’ai façonnées en boules puis insérées dans un moule. La photo a été prise à la fin de la seconde levée, juste au moment d’enfourner.

Nan, mais c’est-y pas beau? Et tout aussi délicieux que d’habitude. Bon. Pour l’expérience, je me suis amusé à faire diverses préparations qui n’ont pas énormément sauvé de temps, mais si j’avais décidé de préparer quatre pains roulés selon la méthode régulière, cela se serait avéré beaucoup plus rapide.

Étude de chats sur fond de couleurs

Il n’arrive pas très souvent que ces deux-là se retrouvent collés l’un à l’autre… mais il y a quelques jours, ils ont décidé de partager un des coussins du divan. C’était attendrissant, même si je ne suis pas parvenu à vraiment capturer leurs expressions de manière à vraiment rendre l’émotion du moment.

Et ça, c’était notre «brunch» de cet après-midi. Je crois que c’était ma hollandaise la mieux réussie à date… La recette se trouve ici. Appelons ça une célébration d’une journée à la température vraiment printanière et à la session qui achève… Si seulement les travaux de mes étudiant.e.s pouvaient se corriger tout seuls…

Et comme Dr. CaSo le mentionnait il y a quelques jours, je peste maintenant moi aussi contre l’«éditeur de blocs» de WordPress que je me vois obligé d’utiliser.

Teaser

Oui, j’ai fabriqué de mes blanches mains des éclairs au chocolat (qui sont par ailleurs délicieux). La recette est ici. Je vous reviens avec les détails aussitôt que j’aurai terminé la correction de la première montagne de travaux que j’ai demandé à mes étudiant.e.s de réaliser.

Panification: Focaccia

Cette année aura décidément été celle de la panification. Mon dernier essai: de la focaccia. C’est un pain levé très facile à réaliser. L’image ci-haut ne lui rend pas pleinement justice, parce que j’avais oublié de prendre la photo à sa sortie du four… on la voit donc le lendemain de sa préparation, après une nuit passée au réfrigérateur. Rassurez-vous, elle était toujours aussi bonne.

Je me suis laissé inspirer par Stephanie Jaworski, du site Joy of Baking, qui avait présenté cette recette il y a deux semaines, en préparation pour notre repas de Saint-Valentin. Mon cher et tendre voulait un bœuf braisé (lequel ne fut pas à la hauteur à cause d’une viande de qualité inférieure), mais le pain fut un délice.

La recette originale, que j’ai presque utilisée de manière intégrale, se trouve ici. On peut voir Stephanie préparer le pain sur la vidéo suivante:

D’abord, les ingrédients:

  • 4 tasses (1 litre ou 520 grammes) de farine à pain
  • 1 tasse (250 ml ou 130 grammes) de farine tout-usage
  • 1 cuiller à thé (5 ml ou 3 grammes) de levure instantanée
  • 2 cuillers à thé (10 ml ou 8 grammes) de sel
  • 1¾ tasse (420 ml ou 420 grammes) d’eau fraîche
  • 5 cuillers à table (75 ml ou 50 grammes) d’huile d’olive
  • ¼ tasse (25 grammes) de fromage Parmesan râpé finement

Garniture:

  • 2 à 3 cuillers à table (30 à 45 ml ou 20 à 30 grammes) d’huile d’olive
  • 1 cuiller à table de feuilles de romarin frais
  • 1/3 tasse (35 grammes) de fromage Parmesan râpé
  • Sel ou fleur de sel

La préparation est très simple. D’abord mes modifications: je n’avais pas de farine à pain blanche (je n’avais que de la farine de blé entier et cela aurait dénaturé la focaccia; j’ai donc employé seulement de la farine tout-usage. Le résultat a donné une mie plus tendre et lors de mon prochain essai, je me procurerai la farine à pain nécessaire. Aussi, j’ai mesuré la farine au poids, ce qui m’a permis de constater que la mesure au volume commande une tasse de trop chez nous (tout dépend de la densité de la farine). Je n’avais pas non plus de romarin frais, donc je m’en suis tout bonnement passé, ainsi que du fromage en garniture.

On mélange donc tous les ingrédients de base et on pétrit une dizaine de minutes, jusqu’à l’obtention d’une pâte souple et lisse. On laisse ensuite lever à température de la pièce pendant une heure avant d’étirer la pâte (voir la vidéo) puis de laisser lever une autre heure. J’ai omis l’étirement parce que j’étais pris par d’autres activités et j’ai plutôt fait lever environ une heure et demie avant de mouler. Lorsque la pâte a levé (elle ne doublera pas de volume), on préchauffe le four à 425°F (220°C), puis on abaisse la pâte f<en l’étirant doucement sur une tôle à biscuits bien huilée. On huile la surface généreusement à l’huile d’olive. On perce ensuite la pâte sur toute sa surface en poussant un doigt jusqu’au fond. C’est alors qu’on peut aussi ajouter les garnitures désirées en surface (j’ai saupoudré de fleur de sel). On enfourne ensuite environ 25 minutes. Puis on se régale!