Nous étions chez de charmantes amies pour souper hier soir. En allant aux sanitaires (oui, ça arrive!), j’aperçois cette bombe aérosol qui était placée avec son côté français visible sur une tablette. Rassurez-vous, je ne fouillais pas sous le lavabo; la bombe aérosol était placée directement devant mes yeux sur une tablette à côté de la toilette. Voilà qu’on a de l’insecticide pour insectes (on s’en doute!), mais nous avons aussi des insectes domestiques! Par opposition à quoi? À des insectes «sauvages»? Et qui s’amuse à domestiquer des insectes (mis à part les laboratoires)?
Décidément… «Insecticide pour usage domestique», c’était trop difficile.
Je me demande aussi pourquoi, en anglais on a préféré «insect killer» à «insecticide»; est-ce que le niveau d’éducation générale est devenu tellement bas qu’on ne comprend plus ce mot? Ou bien est-ce une de ces concessions à la culture de la violence qui nous a envahis depuis 2001? Ça surprend un peu, surtout que la marque de commerce à elle seule est quasiment synonyme d’insecticide en Amérique du Nord.
Le souper, quant à lui, fut délicieux. La soirée, hilarante. Et la partie de cartes, épique. La photo de gauche est d’ailleurs un peu floue à cause de l’éclairage de la salle de bains, mais aussi parce qu’elle a été prise à trois heures du matin, alors que nous nous apprêtions à repartir.
Chaque année, l’ACFA régionale de Red Deer organise, dans le cadre du mois de la francophonie, un spectacle avec un artiste québécois. Il y a quelques années, j’ai ainsi pu voir Michel Rivard et connaître Martin Deschamps. Si vous êtes dans la région demain soir, ne manquez pas le Galala (spectacle d’élèves de l’école La Prairie et des écoles d’immersion) qui sera suivi d’un spectacle de l’artiste québécois David Jalbert.
Il s’agit là du concert de fermeture de la troisième édition du Carnaval de Red Deer. C’est donc un rendez-vous à l’église Crossroads à 18 h 30 le 24 mars. Les billets, au coût de 15$ pour les membres de l’ACFA et 20$ pour les non-membres, sont en vente au local de la Régionale de l’ACFA ou à la porte.
Capture d’écran: Société Radio-Canada. Cliquez sur l’image pour accéder au site original.
Qu’il y ait une certaine dérive idéologique au sein de notre gouvernement fédéral depuis que les cons-serviteurs ont été élus pour former un gouvernement majoritaire, on n’en doutait pas. Mais voilà que ça s’immisce vraiment partout.
Les médias nous frottent les oreilles depuis l’an dernier avec le bicentenaire de la Guerre de 1812, ce conflit (le dernier) qui a opposé l’Amérique du Nord britannique (aujourd’hui le Canada) et les États-Unis de 1812 à 1814. Le conflit s’est surtout déroulé sur les Grands Lacs et a engendré quelques échaufourrées dans le sud du Québec (notamment la bataille de Châteauguay).
Ce conflit, qui s’est terminé en match nul, est surtout remarquable pour avoir amené, lors de la paix de Gand et des traités qui ont suivi la fin de la guerre, la création de la plus longue frontière non militarisée au monde, le long du 49e parallèle. Cela ne veut toutefois pas dire que les relations canado-étatsuniennes ont été au beau fixe depuis l’établissement de la frontière en 1818…
La Guerre de 1812 a également relégué les Premières Nations, autant au Canada qu’aux États-Unis, au rang d’empêcheur de développer les terres de l’Ouest. Bel héritage.
À mon sens et au sens de bien des gens qui ont grandi ailleurs que dans le sud de l’Ontario, la Guerre de 1812 est plutôt insignifiante dans l’ensemble des facteurs qui ont influencé l’évolution du Canada. Et pourtant, voilà que, opportunisme politique et volonté d’augmenter la visibilité de l’histoire militaire du Canada se conjuguent pour profiter de cette année bicentenaire. Et on voudrait que toutes les communautés francophones à la grandeur du pays commémorent soit la Guerre de 1812 (événement bien local au sud de l’Ontario, je le répète) ou encore le Jubilé de Diamant de Sa Majesté la Reine, ce qui ne fait pas vibrer la fibre patriotique des Canadiens français bien bien fort, on l’admettra. Ça me dégoûte, cette utilisation de l’histoire pour promouvoir une idéologie royaliste et militariste.
Commémorera-t-on avec autant de pompe le centenaire du naufrage du Titanic cette année?
Je suis enrhumé. C’est fin pour commencer une année scolaire… Mais bon. C’est la vie et peut-être que le pow wow de la fin de semaine dernière (où, comme tout le monde, j’ai eu droit à un froid de canard) a eu un rôle à jouer… Mais bon. Le temps que mon système immunitaire se reprenne, la cuisine-confort est au menu.
Ce matin, Oyaté avait, à la blague, prononcé chicken fried rice avec un faux accent asiatique. Je me suis dit que ce serait une idée pour le souper, étant donné qu’il y avait de la poule au frigo. J’avais une assemblée générale de l’ACFA après ma journée de travail, donc je suis rentré fatigué; moi, j’avais pu grignoter à l’assemblée; mais lorsque Oyaté s’est pointé, il ne restait plus que des biscuits.
Nous sommes rentrés et je me suis mis à l’ouvrage, pendant que mon homme terminait le ménage qu’il avait commencé dans l’après-midi.
Donc, j’avais deux suprêmes de poulet que j’ai fait doucement griller sur le barbecue, retournant de temps à autre et badigeonnant la chair d’un mélange de sauce soja, de sauce aux huîtres et de mirin.
Pendant ce temps, du riz cuisait. Je suis allé cueillir des haricots et des pois au jardin (notre frigo n’avait pas de légumes intéressants) que j’ai lavés et coupés. J’ai aussi haché des oignons verts et coupé des tomates en dés. Ceci dit en passant, je commence enfin à avoir quelques tomates au jardin; elles sont petites et le mûrissement est vraiment tardif. Je sens que je vais soit devoir faire tu ketchup ou des tomates vertes frites (recette ici)…
Le riz étant cuit, rincé et égoutté, j’ai fait tomber de l’oignon finement émincé et de l’ail dans une poêle. Lorsque les oignons sont devenus transparents, j’ai ajouté un peu d’huile, puis le riz, que j’ai bien enrobé de l’huile de la poêle avant d’arroser des mêmes ingrédients avec lesquels j’avais badigeonné le poulet. J’ai jeté une poignée de noix de cajou et de graines de sésame. Le poulet étant cuit, je l’ai découpé en dés, puis ajouté à la mixture, puis j’ai déposé les légumes, laissant doucement réchauffer à couvert une ou deux minutes. Après avoir touillé, j’ai servi dans de grandes assiettes creuses.
La prochaine fois, je sens que je vais être un peu plus généreux en sauce soja et en épices… c’était bon, mais ça aurait pu être plus relevé… mais ça pourrait aussi être le fait de mon nez congestionné. Oui, je me soigne.
Oh! Nous venons de nous taper la série des films Star Wars dans l’ordre… question d’accompagner nos repas. Oui, ça fait nostalgie.
Ces fraises appétissantes (qui étaient moins chères d’un dollar le lendemain) n’ont aucun rapport avec le sujet de cet article, sinon qu’elles me lorgnaient chaque jour alors que je me rendais de mon hôtel au centre des congrès. Je n’ai finalement pas pu leur goûter. J’espère me racheter dans les prochains jours, même si ce ne sera pas en IPÉ.
Que retiens-je donc de ces trois jours passés à discuter de l’avenir de la santé en milieu francophone hors-Québec? D’abord, une impression forte de dynamisme. Chose certaine, les francophones qui vivent hors du château fort québécois veulent s’affirmer comme l’une des deux communautés de langue officielle au Canada. Ils cherchent à le faire non pas dans un esprit de compétition, mais afin de collaborer au mieux-être collectif. Qui sait ce que les «meilleures pratiques» développées pour aider la promotion de la santé et l’amélioration des soins pourrait contribuer à apporter à tout le monde, peu importe la langue? Évidemment, après ce moment fort, nous sommes tous appelés à retourner dans nos milieux et à mettre en œuvre les idées que nous avons partagées. C’est là que le vrai travail va commencer.
Nous avons eu droit à des conférences d’invités prestigieux: D’abord Yannick Villedieu, journaliste et chroniqueur scientifique à la Société Radio-Canada. Celui-ci nous a dressé un état de la situation de l’évolution de la médecine qui mettait l’emphase sur la nécessité de développer une approche préventive, notamment auprès des familles ayant de jeunes enfants. De toute évidence, la médecine curative ne suffit pas. J’aimerais bien pouvoir l’inviter à mes cours…
Affiches de La boussole, centre communautaire francophone à Vancouver. Cliquez pour agrandir.
Nous avons aussi eu droit à une table-ronde avec le Docteur Réjean Thomas, fondateur de la clinique l’Actuel à Montréal et Acadien d’origine, son collègue le Docteur Brian Conway, responsable d’une clinique équivalente à Vancouver (et incidemment président de la Société santé en français), ainsi que Tanniar Leba, directeur général de La boussole, le centre communautaire francophone de Vancouver, qui travaille en étroite collaboration avec la clinique du Dr. Conway. La discussion qui a suivi fut fort animée, mais ce qui en ressortait clairement était le lien étroit qui existe entre la santé d’une population et son engagement social. Ce thème a plus tard été repris, dans sa dimension socio-économique, par Claude Béland, ancien président du Mouvement Desjardins.
Moins connue peut-être que ces autres conférenciers, Rachel Bard, directrice générale de l’association des infirmières et infirmiers du Canada, nous a parlé de la force des réseaux. Malheureusement, comme c’était le cas pour certains autres conférenciers qui parlaient «de l’intérieur», son exposé avait un ton plutôt bureaucratique qui s’embourbait un peu dans le jargon «réseaucratique». C’est selon moi un écueil qui guette tous ces mouvements que nous cherchons à créer et qui, s’ils ne parlent qu’entre eux, développent une attitude qui finit par exclure ceux qui ne font pas partie de leur administration.
Mis à part ces conférences plénières, nous avions aussi droit à des ateliers particuliers. J’ai ainsi assisté à d’intéressantes conférences sur les inégalités sociales (rien de bien nouveau ici, sinon une méthodologie intéressante) et sur les nouveaux arrivants. Ce dernier atelier m’a réellement donné l’impression que nous avons quelque chose à apprendre de ce qui se vit au Manitoba. Peut-être était-ce l’énergie contagieuse du charismatique Mamadou Ka… qui n’est pas qu’enthousiaste: il est rudement bien informé.
Cela m’amène à discuter d’un élément sur lequel la conférence m’a vraiment ouvert les yeux: la grande diversité de la francophonie canadienne. En simplifiant grossièrement, on peut dire que dans certaines régions de peuplement francophone ancien (l’Acadie, l’Est et le Nord de l’Ontario, notamment), il existe une présence historique forte qui sert de moteur. Dans d’autres milieux, dont les Prairies, les francophones sont beaucoup plus dispersés, ce qui rend la création d’un élan communautaire francophone plus difficile. Depuis quelques années, la francophonie se diversifie. Les nouveaux arrivants (surtout africains) peuvent enrichir la vie en français, mais ils font face à deux obstacles. D’une part, ils n’ont pas les mêmes droits constitutionnels que les Franco-canadiens «de souche». D’autre part, ils font souvent face à un racisme larvé tirant son origine de la communauté franco-canadienne elle-même. Il leur est donc difficile, parfois, de s’intégrer et d’enrichir la communauté francophone. Ils ont aussi des besoins en santé, et c’est peut-être par cet axe de la santé que la richesse de leur contribution potentielle pourrait être mise de l’avant…
Je ressors donc de ce moment fort de rencontre de 400 francophones du pays entier réunis pour parler de santé dynamisé et rempli de questions. Alors que j’amorce un petit bout de vacances, je vais laisser mûrir tout ça… espérons que ça donnera des fruits savoureux.