Dinde sans occasion particulière

Je ne sais pas pourquoi on considère par ici que la dinde est un plat à réserver aux occasions spéciales… Enfin; j’adore cette tendre viande et préparer ce volatile est tellement facile que l’on serait fou de s’en priver. C’est pourquoi, il y a quelques semaines, Oyaté et moi-même nous sommes laissés tenter par un oiseau qui nous lorgnait (difficile à faire de l’intérieur d’un emballage plastique et de la part d’un oiseau surgelé, mais laissez-moi filer librement la métaphore, ici). Nous l’avons fait cuire samedi dernier. Comme c’est un repas qui appelle au partage, Dr. CaSo a été invitée à descendre de sa pas trop lointaine ATPN (faut lui demander ce que ça veut dire si ça vous intéresse) et s’est laissé tenter par notre offre indécente d’un repas de dinde accompagné de daiquiris (même s’il n’y avait pas de fromages comme lors de nos dernières agapes chez moi).

La dinde a subi le traitement habituel… à une différence près: elle s’est fait barder de bacon et la farce contenait également des morceaux de bacon. En fait pour la préparer (une adaptation de ma recette habituelle, héritée de ma mère), j’ai d’abord fait revenir des petits morceaux de bacon que j’ai fait cuire presque complètement, puis j’ai ajouté de l’oignon et de l’ail finement hachés que j’ai fait tomber (sans enlever le bacon ni sa graisse) puis j’ai fait cuire du bœuf haché avec le tout jusqu’à ce que tout soit bien brun et que l’eau se soit complètement évaporée. Avec quelques assaisonnements de derrière les fagots, c’était goûtu. Pour compléter la farce, on mélange cette préparation de viandes à des pommes de terre en purée. Ma farce est à base de pommes de terre et non de pain (le seul pain utilisé est la croûte, badigeonnée d’huile d’olive, qui sert à sceller l’ouverture de la poitrine).

On farcit, on bride, puis on badigeonne ensuite l’oiseau d’huile d’olive après avoir bardé de bacon. Il va ensuite résider au four préchauffé à 325° F (environ 160° C) une heure par kilo (ou une demi-heure par livre). Après avoir sorti l’oiseau du four, on le couvre de papier d’aluminium et on le conserve dans un endroit chaud pendant une vingtaine de minutes pour que les jus se redistribuent et que la cuisson se complète.

La pôvre… Il a fallu lui arracher une aile pour la photo.

Vous aurez remarqué dans l’assiette des légumes et des pierogies. La cuisson de mes carottes (auxquelles j’avais ajouté du zeste et du jus d’oranges) a bien intrigué notre invitée.

En entrée: des nachos. C’est l’avantage de servir la dinde hors-saison: on peut l’accompagner de ce que l’on veut. L’entrée, grâce aux bons soins d’Oyaté et de Dr. CaSo (pendant que je m’affairais à autre chose) était somptueuse… et peut-être un brin généreuse. Mais elle accompagnait tellement bien les daiquiris maison… préparés à partir de fruits congelés, d’un savant mélange de jus et de rhum de première qualité…

Quand est-ce que c’est qu’on se reprend? À la fin du repas, notre invitée était trop comblée pour faire honneur au dessert… Oyaté et moi nous sommes sacrifiés (et nous avons dévoré sa portion le lendemain).

La recette? Hi! Hi! … Seulement si vous êtes bien sages et que vous le demandez poliment!

7 commentaires sur “Dinde sans occasion particulière

  1. Ah! Cruel Amphitryon que tu es… C’est ça, cruel, le mot est lancé!

    Mais, farce à part, ta recette de dinde ressemble à celle d’une de mes amies, à la différence près qu’elle ajoute une seconde farce, à base de foie gras de canard entre la peau et la chair… Je sais ça ne me disait rien qui vaille à moi non plus, jusqu’à ce que j’y goute…

    Et le dessert, à part avoir d’une extrême cochonceté, de kessé que c’est ksé, au juste?

  2. Roh la la, ces photos me donnent faim!! Je n’arrive pas à croire que je n’ai pas réussi à manger le dessert, c’est criminel! En fait, maintenant je ne vais plus oser vous inviter chez moi parce que je n’arriverais jamais à faire autant à manger que ce repas royal que vous m’avez préparé!! (et je garde l’idée de cuire les légumes dans un peu de jus et de zeste d’orange, merci :)).

  3. Boris, j’assume l’épithète. Quant au dessert, il s’agit de crêpes aux fruits. J’y reviendrai.
    Dr. CaSo, j’ai découvert il y a quelques années que les carottes cuites gagnaient en saveur en les faisant cuire avec du jus d’orange… et parfois un peu de muscade et de clou de girofle. Il faudra que je te fasse goûter mes carottes glacées à l’érable… un de ces quatre.
    Ceci dit, faut pas se gêner: je suis prêt à essayer n’importe quoi qui sort de ta cuisine (à en juger par les recettes sur ton blogue).

  4. Mon dieu mon dieu….. mes commentaires se suivent et se ressemblent mais MIIAAAAMMMM que tout ceci a donc l’air délicieux !!!! Qu’est-ce donc que ces sortes de petits beignets/ravioles grillés que l’on voit sur la droite de l’assiette dans la 1ère photo ???

  5. Ce l’était. Quant aux ravioles, ce sont des pierogies, un plat typique de l’Est de l’Europe (Pologne et Ukraine). Ils sont généralement préparés à base de pommes de terre et garnis de divers condiments (dans ce cas-ci, bacon et fromage). Bon, c’étaient des pierogies commerciales; un jour, il faudrait que je m’amuse à en préparer. Ça remplace avantageusement les trop souvent ennuyeuses pommes de terre. Il y a une échoppe familiale ici qui en prépare aux bleuets (pour le dessert).

  6. Arrrgggghhhh!!! Il faut que j’arrête de venir sur ce blog… Que j’aimerais être aussi douée pour la cuisine.
    Sinon, j’ai remarqué que les pierogies étaient très à la mode ici, je ne sais pas si c’est parce qu’il y a beaucoup d’immigrés ukrainiens…

  7. Ah! Marie-Luce… Il suffit de se faire inviter. 🙂
    Quant aux pierogies, c’est effectivement à cause de l’importante population d’origine est-européenne qui est venue dasn les prairies au début du siècle dernier que ces ravioles se trouvent partout. Je ne m’en plains pas.

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