Maintenant que l’été est officiellement arrivé, je pensais qu’il serait temps de vous partager un peu de mon répertoire culinaire estival… Et comme je n’ai pas parlé cuisine depuis plus d’un mois, je me suis dit qu’il faudrait bien que j’y revienne… surtout après le «tag» de l’autre jour par Mini (en passant, quand tu seras à Edmonton, il faudra échanger des trucs). Les recettes dont je vais parler sont de plus entièrement «végé»… si l’on exclut les entrecôtes de bœuf qu’elles accompagnaient… car j’ai réalisé cette salade et les recettes dont je parlerai dans le prochain article à l’occasion d’un barbecue avec un ami et collègue samedi soir.
La production locale des légumes n’est pas encore disponible (même les fraises se font attendre), mais ça ne nous empêche pas de prendre les devants. Nos tomates et concombres proviennent des serres de Lacombe (à 20 km d’ici), donc pas d’inquiétude pour la salmonelle qui peut être propagée par les tomates étatsuniennes.
Les ingrédients de base d’une salade grecque sont (dans un heureux équilibre):
- Tomates bien mûres
- Concombre
- Oignon rouge
- Ail
- Fromage feta
- Olives mûres (noires) que j’ai oubliées pour la photo ci-haut mais pas dans la recette
- Huile d’olive extra vierge de qualité
- Sel, poivre et fines herbes
On peut ajouter, comme le l’ai fait, quelques autres légumes sans dénaturer le plat: ici, un poivron jaune (pour la couleur) et de l’oignon vert (pour le goût). Cependant, une salade grecque ne contient jamais de laitue et sa vinaigrette doit être à base d’huile d’olive; elle ne peut donc être crémeuse. Ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas faire de salade en ajoutant ces ingrédients, mais on ne peut plus l’appeler une salade grecque. C’est une recette consacrée, un peu comme la salade césar, qui doit obligatoirement comprendre de la laitue romaine, des croûtons, du bacon, du parmesan frais râpé et une sauce crémeuse à base d’anchois. Et rien d’autre. Si on modifie la recette de base, on peut toujours appeler ça une salade «César et Cléopâtre», comme le fait l’ami BBBB. Je ne sais pas ce qu’il pourrait bien inventer pour les recettes basées sur la salade grecque qui n’en sont pas… Un exemple: la salade dite «grecque» était bien populaire en Abitibi quand j’y demeurais… mais elle n’avait rien d’une salade grecque: c’était généralement une salade à base de laitue avec quelques vagues morceaux de tomate, d’oignon, quelques olives et du feta, noyée dans une sauce de style ranch. Ce n’est pas que ce soit mauvais (mis à part le fait que la chose baignait dans la sauce à salade), mais n’appelez pas ça une salade grecque!
Première étape: frotter le bol à l’aide d’une gousse d’ail écrasée. Ensuite, hacher la gousse menu et la déposer dans le bol pour être mêlée aux autres ingrédients; on peut mettre plus qu’une gousse, bien entendu!. Ensuite, à l’aide d’un couteau bien affûté, on prépare les légumes bien lavés en bouchées. Les tomates sont débitées en quartiers que l’on coupe en deux, les concombres en quartiers de tranches, les oignons en quartiers de tranches qu’on sépare en suite à la main en lamelles et le poivron en dés. Brasser le tout.
On s’attaque ensuite au fromage. Il peut être de vache, de brebis, de chèvre, à taux réduit de sel ou de gras ou nature, mais il faut impérativement que ce soit du feta. Là dessus, un ami (en fait, celui qui venait souper) m’a partagé une recette intéressante pour le feta: du feta-crème. On fait cuire ensemble une quantité égale de feta et de crème épaisse (35%) jusqu’à l’obtention d’une pâte… Je n’avais pas le temps de le faire aujourd’hui, mais cela n’aurait pas été mauvais.
Donc, le feta, qui est habituellement vendu en bloc (c’est la première fois que j’en voyais un rond!) est d’abord soigneusement rincé à l’eau froide et égoutté pour éliminer le goût de saumure (eau salée) dans laquelle il est conservé. Si vous l’achetez en dés, sautez l’étape suivante.
Et cette étape, c’est simplement de débiter le bloc de feta en dés ou encore de l’émietter. Un bon couteau rigide et bien tranchant est ici fort utile… Une fois cela fait, on ajoute les morceaux de fromage aux légumes.
Restent parmi les ingrédients solides les olives noires kalamata. Vous n’aimez pas les olives? Ne mangez pas de salade grecque ou bien enlevez-les à la main. Vous aimez les olives vertes mais pas les noires? Ne mangez pas de salade grecque (ou bien appelez-la autrement). Le goût des olives vertes dominerait beaucoup trop le mélange.
Je n’avais que des olives entières sous la main, mais on peut avantageusement acheter des olives dénoyautées et même des olives en tranches. La salade a un meilleur «look» si on laisse les olives entières, mais j’ai toujours une crainte que quelqu’un se brise distraitement une dent sur un noyau… c’est pourquoi j’ai dénoyauté les olives en question à la main, le processus m’amenant à les réduire en tranches.
Voici de quoi a l’air le plat avec tous ses ingrédients solides. Restent les assaisonnements. On y va au goût, mais à la base, il faut une bonne dose d’huile d’olive extra-vierge de première pression à froid (préférablement grecque, mais la mienne était italienne). On peut préparer la vinaigrette dans un plat puis l’intégrer, ou faire comme je l’ai fait ici: verser d’abord l’huile sur la salade, puis les fines herbes (nécessairement une bonne dose de basilic, du thym, on peut aussi mettre des herbes de provence, de la ciboulette fraîche et même un chouïa de menthe fraîche hachée finement), le poivre noir du moulin et, peut-être du sel de mer. Le fromage feta est déjà très salé, alors il est bon d’y aller très parcimonieusement avec le sel, d’autant plus que trop de sel dans la vinaigrette fera dégorger (perdre leur eau) aux légumes et que la salade ne se conservera donc pas bien. Personnellement, je préfère ajouter une pincée de fleur de sel sur la salade dans chaque bol individuel, au moment de servir. J’ai aussi ajouté un peu de vinaigre balsamique pour relever le tout. Une fois tous les ingrédients dans le bol, on touille délicatement pour bien humecter chaque morceau solide de la vinaigrette.
Et voilà! C’est prêt à servir. Cette salade gagne à être oubliée une heure ou deux sur le comptoir (pas au frigo, car servie froide, elle perd beaucoup de sa saveur).
Je vous disais qu’une salade grecque ne contient absolument pas de laitue (au Québec, ça semble contradictoire, puisque la laitue se fait souvent appeler «salade»). C’est donc une «salade sans salade», ce qui me rappelle une autre que l’on pourrait classer dans cette catégorie, la salade de fruits, dont je vous parlerai à une autre occasion. Cependant, même si la laitue ne doit pas être un ingrédient de la salade grecque, rien ne dit que cette salade à dominante rouge ne peut pas être servie sur quelques feuilles de laitue pour fins de présentation:
La salade grecque se bonifie avec le temps (pourvu qu’on ne l’ait pas trop salée) et peut être conservée quelques jours au réfrigérateur. Non seulement est-ce délicieux comme accompagnement d’un barbecue, mais ça s’apporte très bien en pique-nique ou pour le lunch.