Y’a d’l’abus

Je sais, et JLT me l’a rappelé… je me fais rare ces derniers temps. Bon. Si vous saviez mon emploi du temps «dans la vraie vie»… mais on survit malgré tout. Cependant, alors que je feuilletais parcourais l’application téléphonique de Radio-Canada cet après-midi, je n’ai pas pu m’empêcher de capturer ces deux titres contrastés placés l’un au-dessus de l’autre… Comme quoi l’injustice prolifère, mais personne ne semble s’en soucier.

Liens vers les articles sur le site de la SRC:

C’est la semaine de relâche qui commence… je vais essayer de mettre en ligne des nouvelles fraîches!

Montée pascale 2013

St Mary Sanctuaire
Photo de l’intérieur de l’église Saint Mary’s de Red Deer prise en juin 2007. Les liturges auront remarqué que la couleur liturgique n’est pas appropriée pour les Jours Saints… mais la photo a été prise dans le «Temps Ordinaire». Cette église est l’une des premières réalisations architecturales de l’architecte de renommée pan-canadienne Douglas Cardinal, qui vivait alors à Red Deer. Cliquez sur l’image pour accéder au site de la paroisse.

Cet après-midi, j’ai reçu un courriel de l’ami Boris me rappelant que le temps file… Beaucoup trop vite à mon goût, mais bon. C’est la vie. Il me rappelait que nous nous sommes connus il y a vingt ans, lors d’une activité organisée par le responsable de la pastorale jeunesse et des vocations des Clercs de Saint-Viateur, le père Paul Charbonneau, dans ma ville d’origine. C’était alors pour moi une troisième expérience de la Montée Pascale, que j’avais vécue deux fois déjà à cet endroit. L’expérience avait profondément marqué ma vie de foi, qui s’éveillait alors et dont je parlerai un jour si j’arrive à en trouver l’énergie. Disons simplement que, sitôt le temps des Fêtes terminé, mon attention et mon énergie (celles de Boris également) se tournaient, chaque année, vers la préparation des Jours Saints.

Toujours est-il que, de fil en aiguille, une amitié très forte s’est cousue entre nous. Et que le métier sur lequel elle s’est tissée fut, pendant dix ans, la participation à et l’organisation de ces Montées Pascales, Elles ont eu lieu à Joliette, Rigaud… puis à Amos lorsque ma vie en communauté religieuse m’y a transporté. Je reviendrai sur ces retraites pascales dans les prochains jours, car je sens le besoin de partager ces souvenirs forts. Lorsque j’ai choisi de quitter la vie religieuse, en 2004, ce fut probablement mon plus grand regret: de ne plus vivre ces moments forts annuels (et aussi de quitter le groupe de prière de Taizé qui s’était formé à Amos). J’ai quitté la vie religieuse, mais je n’ai jamais abandonné la spiritualité pour autant; ou plutôt, la spiritualité ne m’a jamais abandonné. Mon maître des novices disait souvent: «On ne prie pas impunément». Effectivement.

Depuis quelques années, surtout pendant le règne de Ratzinger (que je ne pourrai jamais appeler par le nom du père des moines d’occident qu’il a souillé en le choisissant lorsqu’il est devenu Souverain Pontife), j’avais pris quelques distances avec l’Église. Malgré tout, depuis mon arrivée à Red Deer, j’ai tenté à quelques reprises de participer aux liturgies des deux paroisses locale, mais je ne m’y suis jamais senti bienvenu. Il y a quelque chose de rigide dans le catholicisme albertain qui ne me revient pas. Les positions des organismes catholiques d’ici se distinguent souvent bien peu des positions idéologiques des mouvements protestants évangéliques archi-conservateurs. Je suis donc un peu comme un poisson hors de mon bocal.

Cependant, mes racines spirituelles sont fermement plantées dans le terreau catholique. Un catholicisme très libéral et très ouvert, formé en grande partie par les années que j’ai passées à Ottawa à fréquenter la paroisse Saint Joseph’s, très engagée socialement et qui ne s’enfargeait pas dans les tâtillonneries dogmatiques. J’y ai passé des années intenses et engagées, à tel point que, lorsque j’ai quitté Ottawa en 1996 pour poursuivre mes études doctorales, j’ai abondamment pleuré en rédigeant ma lettre de démission de mon emploi à temps partiel dans la paroisse. C’était pour moi une véritable communauté de foi, et je dois avouer que je n’ai jamais retrouvé un lien émotif aussi fort ailleurs, même en communauté religieuse.

Ceci dit, auprès de la communauté à laquelle j’ai appartenu, je retrouvais ce même libéralisme et ce même désir d’engagement social ancré dans une foi qui se voulait vivante et transformatrice de la société. J’ai quitté parce que, à l’époque, on m’imposait des exigences de vie communautaire et on me préparait un plan de formation qui ne correspondaient vraiment pas à ma personnalité et à ce que je pouvais contribuer à la vie ecclésiale et communautaire. Curieusement, j’aurais probablement été plus à l’aise dans la branche étatsunienne de ladite communauté. Toutefois, l’exil au sud, très peu pour moi. Je me sentais davantage interpellé par l’enseignement universitaire, et donc j’ai repris mon engagement intellectuel.

Je m’éloigne du sujet. Je voulais parler ce soir de ce curieux sentiment qui est venu m’habiter… quelque part au début de la semaine, lorsque je me suis rendu compte que le Dimanche des Rameaux venait d’arriver, au beau milieu du tourbillon frénétique de ma vie d’enseignant, lequel s’accélère toujours à cette période-ci de l’année. C’est peut-être parce que, en tant que responsable du comité qui, au collège, gère le fonds de développement professionnel, je me suis retrouvé au cœur d’une série de discussions épuisantes au sujet d’une décision récente dudit comité qui a soulevé la controverse au sein de l’association facultaire. Cette controverse m’a pris beaucoup d’énergie et amené à m’interroger sur ces engagements extracurriculaires qui entraînent un certain éparpillement. J’ai besoin de me recentrer et de refaire le plein d’énergie, mais aussi d’énergie spirituelle.

Ce matin, donc, Oyaté et moi parlions de nos plans de la journée. Un couple d’amies aurait souhaité aller prendre un verre en début de soirée… Je n’en avais pas envie. Je voulais les voir, mais un café et cupcake semblaient plus appropriés, car j’avais pris la décision d’aller célébrer l’Eucharistie du Jeudi Saint en soirée. Oyaté, qui venait de survivre à l’épreuve de l’écriture d’un travail de recherche suivi d’un examen avait également peu envie d’une sortie alcoolisée. Quand je lui ai fait part de mon besoin de prière, il l’a compris et il est plutôt allé voir un film en soirée. La reconnexion spirituelle, il connaît aussi. En fait, il me la fait vivre régulièrement, pendant l’été, alors que nous participons à des pow wows.

Je me suis donc rendu à la superbe église Saint-Mary’s ce soir pour prendre part à une célébration toute en intériorité. La musique m’a permis de retrouver certains de ces souvenirs d’une vie spirituelle active et engagée qui m’a fait vivre pendant mes années d’étudiant. Je suis sorti de là en paix. Cela m’a clairement fait du bien. Je me suis toutefois demandé si on avait changé quelques éléments du Missel anglais… car ces automatismes du rituel qui reviennent beaucoup vite qu’on peut le croire m’ont fait constater que certains des répons avaient été modifiés. Rien de substantiel, mais quelques mots différaient. Tiens… une petite vérification me permet de constater que, effectivement, une nouvelle édition a été mise en vigueur en 2011, pendant que j’avais le dos tourné. Qui a dit que l’Église ne changeait jamais? Ceci dit, la liturgie était un poil rigide et là, je ne sais pas si c’est le résultat des instructions du nouveau Missel rédigé sous Ratzinger (et ses adaptations canadiennes) ou simplement la culture liturgique de la paroisse: beaucoup de mouvements inutiles amplifiés par le fait que, la liturgie du Jeudi Saint étant unique et ne revenant qu’une fois par année, le manque de familiarité des servants se donne à voir facilement. Mais je ne me suis pas laissé distraire. J’étais ailleurs… car j’avais réussi à entrer en communion pour la première fois depuis un bout de temps.

Ça fait du bien. Mais n’allez pas penser que je vais devenir une grenouille de bénitier. Les positions dogmatiques de l’Église m’horripilent trop. Néanmoins, l’élection du nouveau pape recèle certains aspects prometteurs. Sa manière de rompre avec la tradition pour célébrer le Jeudi Saint, en demandant au clergé de retrouver l’esprit de l’Évangile, par exemple, suggère un virage certain. L’avenir dira si cela durera, mais je crois que l’Esprit Saint, qui était de toute évidence en vacances lorsque Ratzinger a été élu, était présent lorsqu’il a décidé de démissionner, ainsi qu’au conclave de 2013 qui a élu François. Je ne me fais pas d’illusions, toutefois: l’Église n’est fort probablement pas près d’accepter un rôle et une véritable dignité pour les femmes et pour la communauté gaie.

Dialogue de sourds

Le gouverneur général David Johnston, Shawn Atleo, Grand Chef de l’Assemblée des Premières Nations, et le premier ministre Stephen Harper à Ottawa. Source: Radio-Canada.

La question autochtone soulevé par la crise humanitaire dans la réserve d’Attawapiskat a donné lieu, aujourd’hui, à une rencontre au sommet entre 150 chefs autochtones de partout au pays et le gouvernement canadien. Il y a eu beaucoup de beaux discours, mais pas d’entente sur le fond. Depuis fort longtemps, les représentants autochtones souhaitent revenir à ce qui faisait les relations entre Européens et Autochtones jusqu’au dix-neuvième siècle: une relation d’égal à égal. En 1876, la «Loi sur les Indiens», sorte de loi-cadre visant à organiser les relations entre les peuples autochtones et les immigrants européens qui arrivaient alors par milliers pour peupler l’Ouest canadien, a été imposée unilatéralement par le gouvernement canadien. Elle a créé une situation d’inégalité foncière entre les Premières Nations et les Canadiens d’autres origines, institutionnalisant des pratiques racistes et assimilationistes qui ont encore leurs conséquences aujourd’hui.

Cette Loi, même si elle a été remaniée à quelques reprises, est toujours à la base d’une relation inégale entre les Premières Nations et les autres Canadiens. Toutefois, le gouvernement canadien ne veut rien savoir d’un remaniement en profondeur, et ce malgré les conclusions de la Commission Royale sur les peuples d’autochtones… en 1996! Y a-t-il eu progrès aujourd’hui? Bon… ils se sont parlés. C’est un pas. Y’a-t-il espoir que les choses changent? J’en ai bien peu… il suffit de lire le grand ami de notre Premier Ministre, Tom Flanagan, qui, avec ses supporters, réclame l’abolition pure et simple de ce qu’il considère un «traitement spécial» aux peuples autochtones.

Le patronage sur les réserves, les enfants qui ne finissent pas leurs études, les relations parentales détruites par l’héritage des pensionnats… pour ne parler que quelques-uns des problèmes qui existent sur les réserves, ne sont pas près de disparaître. Et les Autochtones n’ont pas choisi cette vie-là!

Voir aussi: Assemblée des Premières Nations.

Conseil consultatif en santé

Hier soir avait lieu la première rencontre du nouveau conseil consultatif en santé pour la zone 9 (Red Deer et région) dont je fais partie. Qu’en dire? La réunion avait pour but de nous présenter la mission du Conseil au sein de l’organisation responsable des services de santé en Alberta (une société d’État différente du ministère de la santé; je ne suis pas encore certain des responsabilités de l’un et de l’autre). Nous sommes quinze à siéger au conseil numéro neuf et les membres viennent d’un peu partout dans le «centre de l’Alberta», une région qui s’étend d’est en ouest de la frontière de la Saskatchewan aux Rocheuses.

Le choix des membres visait de toute évidence à assurer une représentativité de milieux comme de groupes divers. On y trouve un nombre à peu près égal de femmes et d’hommes, mais pour ce qui est des groupes d’âges, il semblerait que la balance penche résolument du côté des cheveux gris. Cela pourrait tout simplement résulter des disponibilités des citoyens à siéger à de tels conseils; les personnes âgées ayant souvent à la fois plus de flexibilité dans leur horaire et une culture d’engagement au sein de la communauté que les jeunes générations ne partagent pas. Hier, j’étais visiblement sinon le plus jeune, du moins parmi les deux personnes de moins de cinquante ans présentes (il manquait toutefois une autre membre, étudiante au collège, qui est plus jeune que moi). Les trois représentants de l’Administration étaient les seuls autres «jeunes». J’ai probablement été choisi à cause de mon désir de représenter les intérêts de la francophonie, des personnes handicapées (même si je n’aime pas cette étiquette) et du milieu éducatif. Les groupes ethniques sont plutôt mal représentés: le conseil est exclusivement «blanc» à l’exception d’un Cri de la réserve d’Hobbema.

La réunion de trois heures avait pour but de nous familiariser avec le rôle attendu des Conseils à l’intérieur de la mission et du plan stratégique de l’Administration de la santé. Évidemment, il y a là-dedans de la propagande intéressante, mais on trouve également parmi les membres une véritable volonté d’engagement afin de transmettre à l’Administration les préoccupations des Albertain(e)s. Nous n’avons pas directement abordé de points substantiels (du moins dans l’ordre du jour officiel), mais on sent déjà poindre des préoccupations bien concrètes au sujet de l’accès aux services, de l’intégration des options d’hébergement et de soins des personnes âgées et des disparités régionales (au sens de disparités entre les régions comme de disparités entre les villes et le milieu rural). Au niveau substantiel, on nous a fait remplir des formulaires (qui pour la plupart nous avaient été envoyés d’avance) et on nous a imposé une longue présentation PowerPoint — fort bien organisée au demeurant — afin de nous présenter l’essentiel de notre rôle. Un manuel nous a également été remis; de la lecture préparatoire en perspective. Comme tout ça est assez nouveau pour moi, je me renseigne également grâce à la variété de documents disponibles en ligne et qui touchent mes intérêts, notamment la politique concernant la recherche. Comme je n’avais justement rien de mieux à faire…

Cette participation au Conseil m’amène également à m’intéresser davantage au Réseau santé albertain, qui cherche à réseauter les francophones présents dans les douze conseils de la province afin de faire entendre les intérêts de l’autre groupe de langue officielle. Dans la vision promue par le Réseau, la langue est l’outil par excellence pour assurer à la fois la promotion de la santé et pour assurer un niveau optimal de soins. Il y a donc d’autres réunions en perspective, probablement avant notre prochaine réunion du Conseil consultatif prévue pour le 11 mars prochain.

Explication, SVP!

Esprit RDC

Les cours reprennent bientôt… J’en profite pour vous demander votre avis. Comme on sait, je travaille dans un collège qui, l’année dernière, a décidé de refaire son image de marque. Voici le résultat affiché depuis le printemps dernier sur les bancs de la ville… Euh… Annoncer un collège (même si le mot n’apparaît nulle part) en montrant un couple de retraités réjouis? Sur lesquels on a en plus superimposé, par un travail photoshoppifiant bâclé, le nouvel emblème des équipes sportives de l’institution? On peut m’excuser de ne pas comprendre? Quelqu’un peut éclairer ma lanterne?

Dire que l’administration collégiale croit que la campagne de reconception de l’image de marque est à la source de l’augmentation phénoménale des inscriptions cet automne… Il faut dire que l’offre de la gratuité de l’inscription et, rendons tout de même justice au département de marketing, une campagne de séduction intense dans les écoles secondaires, a pu aider la récession à attirer les étudiants.

Mais quand même… Ces affiches?