Si la marée noire du Golfe du Mexique était centrée sur Red Deer…

Elle s’étendrait au sud jusqu’à Didsbury environ, à l’ouest jusque profondément dans les Rocheuses (recouvrant entre autres le champ de glace Columbia) et couvrirait la ville d’Edmonton.

Pour l’effet, je l’ai aussi envoyée se promener à Joliette, ma ville natale. Là, elle s’étendrait de Fort-Coulonge / Petawawa, bien à l’ouest d’Ottawa, jusqu’à Québec, recouvrant bien entendu l’ensemble de la région métropolitaine de Montréal.

Pour mes lecteurs d’outre-Atlantique, j’ai envoyé la marée noire en balade dans la Ville-Lumière.

Ça met les choses en perspective… bien que l’on n’y puisse pas grand chose tant que nous dépendons autant des combustibles fossiles. Vous voulez emmener la marée noire dans votre propre arrière-cour? Allez faire un tour .

Énergie et irrigation

Barrage Oldman

Cette chronique vous parle encore et toujours du 2 juillet dernier… alors que je me promenais aux environs de Pincher Creek. Cette fois, un peu au nord et à l’ouest du village en question, je me suis aventuré près du barrage sur la rivière Oldman qui crée un vaste réservoir. Celui-ci a pour double fonction d’assurer un approvisionnement régulier en eau à la rivière Oldman tout au long de l’été et de permettre la production d’hydro-électricité. L’étendue d’eau est également devenue un paradis pour les plaisanciers de tout acabit. (voir carte du réservoir et des environs)

Quelques jours plus tôt, j’avais vu de près (et j’en ai parlé ici) un des nombreux appareils d’irrigation qui sont absolument nécessaires au maintien de l’agriculture dans le sud de la province. En effet, dans le climat relativement aride qui règne dans cette région, l’approvisionnement en eau peut être épisodique et, souvent, il ne pleut plus après le mois de juin. Comme l’eau provient des Rocheuses et résulte de la fonte des glaces, on assiste à un déversement massif (runoff) au printemps, suivi d’une période prolongée de sécheresse. Les réservoirs sont donc nécessaires.

Le barrage de la rivière Oldman a été construit en 1991; il s’agit donc d’une initiative récente, même si les travaux et études préliminaires remontent aux années 1970. Il s’agit d’un ouvrage en terre et pierre; ici, on peut voir l’évacuateur de crues. La centrale hydroélectrique souterraine se trouve sous le chemin en lacets que l’on voit à droite.

En contrebas, dans la vallée de la rivière, les rives ont été aménagées en parc, lequel était plutôt désert le jour de mon passage. Ça manque un peu d’arbres à mon goût pour le camping, mais pour un pique-nique, ça peut être charmant.

Énergie (plus) verte pour l’Alberta

Éolienne SinnottPincher Creek est peut-être une bien petite ville, mais c’est indéniablement la région la plus venteuse de la province. J’avais déjà remarqué la présence de nombreuses éoliennes dans la région au cours de mes divers passages: on voit de loin les alignements de ces géants tranquilles qui tournent majestueusement dans le vent. Depuis longtemps, je voulais voir un de ces appareils de plus près, mais il n’est pas toujours facile de s’en approcher.

Lors de mes vagabondages du mois de juillet, j’ai aperçu, près de Sinnott (donc de Pincher Creek) cette éolienne qui se trouve près de la route Crowsnest et dont l’acces n’est obstrué par rien d’autre qu’un champ de blé. Bernadette a donc fait un petit détour pour permettre de donner un peu la perspective. La chose est gigantesque; ça, je le savais déjà, parce que j’ai croisé à de multiples reprises des pales d’éoliennes montées sur des fardiers lorsque je faisais régulièrement le trajet entre Montréal et Ottawa (je n’ai jamais su leur destination finale, mais elles étaient nombreuses et immenses). De plus, lors de mon passage à Taber, j’avais pu voir une série de rotors d’éoliennes sur un train qui était de passage.

Explication turbine

Voici le panneau explicatif qui se trouvait près de l’éolienne photographiée ci-haut. 35 minutes d’opération suffit pour fournir l’électricité nécessaire à une maison moyenne pendant un mois… Pas mal, tout de même. Quant au bruit et aux oiseaux qu’elles dérangent apparemment… est-ce pire qu’une centrale thermique?

Sur la route de…

Lac Abraham vu vers l'est
Lac Abraham vu vers l'est

… non, pas Berthier, mais plutôt Radium. En juillet dernier (oui, j’y suis encore et toujours, même si les cours sont commencés depuis hier; j’ai encore des chroniques de vacances en réserve; ça me fait oublier qu’elles sont déjà terminées), j’ai eu le plaisir d’accueillir à nouveau l’ami Boris. Nous sommes repartis, en passant par le chemin familier de la route David-Thompson, puis de la route des Glaciers dont j’ai déjà parlé. Donc, revoici d’autres images prises le long du parcours (je dois commencer à vous raser avec les Rocheuses, mais moi, je ne m’en lasse pas).

Le Mont Michener, à l'extrémité ouest du lac Abraham... et Bernadette prête pour la grande aventure.
Le Mont Michener, à l'extrémité ouest du lac Abraham... et Bernadette prête pour la grande aventure.

Dîner champêtre

Nous avons fait étape, après trois heures de route, à Saskatchewan River Crossing, devant «ma» montagne, pour prier et casser la croûte. Quelques reliefs du souper de la veille venaient agrémenter notre ordinaire… Tout de même, il ne faut pas se priver. Le jambon au romarin n’était pas piqué des vers.

Lac Waterfowl vu vers le sud. Il était d'encre. Le filtre polarisant aidait à mettre les reflets en valeur.
Lac Waterfowl vu vers le sud. Il était d'encre. Le filtre polarisant aidait à mettre les reflets en valeur.
Le même lac, vu vers le nord... pas mal non plus!
Le même lac, vu vers le nord... pas mal non plus!
Le lac Peyto... Je ne me lasse jamais de cette étendue de pur turquoise.
Le lac Peyto... Je ne me lasse jamais de cette étendue de pur turquoise.

Pic Lac Moraine

Nous avons refait un arrêt au lac Moraine, question de bivouaquer tranquillement avant de passer en Colombie-Britannique. Cette fois, c’est le pic qui borde le lac à son extrémité est qui a attiré mon objectif (oui, il y a eu d’autres photos, mais bon… je ne vous les imposerai pas toutes!).

RV Lac Moraine

Et celle-là, c’était trop drôle: dans le stationnement au lac Moraine, il y avait quelques véhicules récréatifs loués qui arboraient… le paysage environnant! Le lac et la «vallée des dix sommets». Tiens, je leur fais aussi de la pub gratuite…

Partage des eaux

Nous avons ensuite bifurqué après Lake Louise vers le Parc national de Kootenay. On ne peut pas manquer les marqueurs de la ligne de partage des eaux. Je l’avais déjà traversée le long d’une autre route l’an dernier… mais je n’avais pas pris le temps de m’arrêter. Je vous laisse sur une dernière image de la route 93 dans le parc national de Kootenay. Le long de cette route, on pouvait voir les traces de nombreux incendies de forêt (et même les vestiges d’un feu en 1968) avec des panneaux d’interprétation expliquant le rôle écologique de ces «désastres». Je n’ai pas pris de photos… mais c’était fort intéressant et ça portait à réfléchir.

Kootenay Park

L’irrigation: une nécessité dans le sud de l’Alberta

Irrigateur Burdett

Cette fois, même s’il s’agit d’un objet plutôt volumineux, il ne s’agit pas d’une reproduction à une échelle ridiculement exagérée d’un objet commun que l’on trouve un peu partout au bord de la route. À Burdett, qui se trouve le long de la route 3 à l’ouest de Medicine Hat, on peut voir le «premier» irrigateur mécanique autopropulsé à pivot en usage dans les Prairies canadiennes. Importé du Nebraska en 1962, cet irrigateur a fonctionné jusqu’en 1987 sur la terre de Wyman Campbell. Le système, ingénieux, utilise la pression d’eau pour faire tourner l’irrigateur autour de son axe par un sytème de leviers qui communiquent le mouvement aux roues.

Tour irrigateur

Il existe bien entendu des systèmes plus perfectionnés et on pouvait d’ailleurs les voir en fonction partout le long de la route; cependant, c’était la première fois que je pouvais m’en approcher pour apprécier le détail de la mécanique.

Et oui, le sud de l’Alberta est une région très aride, dont une partie se trouve dans ce que l’on appelle le «Triangle de Palliser». L’agriculture repose sur un système complexe de réservoirs et de canaux d’irrigation qui drainent une bonne partie des ressources hydriques de la région.